Parmi les programmes proposés par les Grandes Ecoles de Commerce les plus recherchés sur Internet, les Master of Science et Masters Spécialisés ont la cote. Ces derniers représentent près de 30% des recherches Google associées explicitement à un programme, statistique que nous avions mise en exergue dans notre étude des programmes les plus recherchés sur le web.
Parmi la panoplie de ces Masters proposés par les écoles, les Masters en Finance (MIF) sont particulièrement plébiscités, notamment pour leurs promesses de débouchés vers les verticales ultra-concurrentielles (M&A, Private Equity, etc.). NextEdu Europe a donc décidé d’établir un baromètre annuel de ces Masters en Finance proposés par les Grandes Ecoles de Commerce. Quels sont les Masters les plus chers ? Quelle rentabilité pour les étudiants ? Le baromètre 2025 est-il corrélé avec les classements internationaux des MIF pour chaque école ? Les MIF français sont-il finalement trop chers… ou pas assez ?
Le baromètre 2025 des Masters en Finance par frais de scolarité annuels
Le tableau ci-dessous présente la version simplifiée du baromètre 2025 des MIF par frais de scolarité.
Attention : la majorité des frais concernent la rentrée 2025. Certaines écoles n’ayant pas encore mis à jour leurs tarifs pour 2025, ce baromètre sera susceptible d’évoluer très légèrement dans les prochains mois.
Afin d’établir ce baromètre, nous avons récupéré directement sur les sites des Grandes Ecoles les frais de scolarité (annualisés si nécessaire) des Masters en Finance. Certaines écoles proposent plusieurs Masters en Finance : dans ce cas, par soucis de simplification nous avons sélectionné le Master en Finance aux frais de scolarité les plus élevés. Ce baromètre représente donc les principaux Masters en Finance et non la totalité des Masters en Finance des Grandes Ecoles de Commerce.
HEC Paris domine sans surprise largement ce baromètre 2025, avec un Master en Finance à 45 900 euros annuels pour ses étudiants. Il s’agit de la seule école à se positionner à plus du double de la médiane des frais proposés (médiane de 18 245 euros annuels pour l’année 2025).
SKEMA Business School colle au peloton de tête, à la limite des 30 000 euros annuels pour son MSc Financial Markets & Investments. Ce positionnement ambitieux fait écho au récent classement du programme en 3ème place nationale au FT 2024.
Loin du palier symbolique des 30 000 euros annuels, l’INSEEC propose une panoplie de plus de 20 MSc en Finance, Audit et Comptabilité. Une stratégie bien différente, qui mise sur la puissance de marque historique de l’école (le palmarès des écoles par puissance de marque sera publié prochainement sur NextEdu Insights).
Les frais de scolarité s’échelonnent du simple au quadruple. Mais au global les frais des Masters en Finance des Grandes Ecoles se positionnement dans les valeurs extrêmes des frais de scolarité des MSc tous secteurs confondus en France par les écoles de commerce privées (médiane supérieure à 18 000 euros annuels). Un positionnement largement justifié par la qualité pédagogique propre aux Grandes Ecoles et les salaires de sortie qui peuvent être espérés par les étudiants en sortie des Masters en Finance, qui peuvent prétendre s’orienter vers les métiers les plus rémunérateurs.
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Le baromètre 2025 détaillé des Masters en Finance : comparaison avec les classements internationaux
Ce second tableau du baromètre 2025 permet de comparer le « classement » des Masters en Finance par frais de scolarité, avec les résultats obtenus par ces Masters aux classements internationaux QS 2025 et FT 2024. Les frais de scolarité des Masters en Finance sont-ils alignés avec leurs palmarès internationaux ?
Sans grande surprise, le « podium » est assez stable et les frais de scolarité d’HEC Paris, de l’ESSEC et de l’EDHEC sont globalement cohérents avec leurs positionnements au QS 2025 et au FT 2024.
Alors que le Master en Finance d’ESCP Business School jouit d’une excellente réputation dans les classements internationaux (1ère place au FT 2024 notamment), l’école parisienne se positionne étonnamment sur des niveaux de frais équivalents à ceux de l’EDHEC, sous la barre symbolique des 30 000 euros annuels.
Parmi les autres écoles hors podium qui « sous-pricent » leurs Masters en Finance par rapport à leurs classements QS et FT, on retrouve : GEM, Audencia, l’IESEG, ou encore SKEMA. Leurs frais restent néanmoins très élevés (jusqu’à 27 000 euros annuels pour SKEMA). Comment expliquer ces positionnements étonnants, à la fois très chers mais en deçà du positionnement des programmes dans les classements ?
Cette comparaison entre les rangs des Masters en Finance dans les classements et leurs rangs en termes de prix reste une donnée intéressante, mais montre ses limites. En effet toutes les écoles optimisent leurs réponses aux classements, mais avec des stratégies de réponses aux « classeurs » propres à chaque école (et plus ou moins efficaces). Le fait de pricer un programme comme un Master en Finance selon son positionnement dans les classements internationaux peut engendrer une décorrélation entre la willingness to pay associée à qualité générale perçue de l’école par les étudiants et ces positionnements de prix (qui pourraient être difficilement compris par un public d’étudiants français par exemple).
Quelle est la rentabilité des Masters en Finance pour les étudiants ?
Les Masters en Finance des Grandes Ecoles sont-ils finalement trop chers… ou pas assez ? Pour les Grandes Ecoles dont le Master en Finance est classé par le Financial Times en 2024 (11 écoles en tout), nous avons calculé un « multiple de rentabilité » très basique de la formation pour les étudiants, calculé simplement en divisant le salaire à 3 ans par les frais annuels.
Les salaires à 3 ans communiqués aux médias par les écoles et leurs alumni sont bien sûr sujets à précaution ; ils n’en restent pas moins une source utile d’analyse pour ce type de baromètre :
En moyenne, 3 ans après leur diplomation les alumni des Masters en Finance des 11 Grandes Ecoles classées au FT 2024 sur ces programmes peuvent espérer gagner annuellement 4,4 fois leurs frais de scolarité dépensés dans leur formation. Même si l’on considère que les salaires de sortie sont surestimés et que l’on applique un malus de 30% sur les salaires de sortie communiqués, les multiples Salaire/Frais restent supérieurs à 3 en moyenne. Malgré des frais élevés, les Masters en Finance restent donc extrêmement rentables pour leurs étudiants.
À titre de comparaison : le MSc Financial Economics (classé devant HEC Paris au QS 2025) affiche des frais de 60 000 livres sterling pour 2025, soit environ 72 000 euros. De l’autre côté de l’Altantique, le MIT price son Master in Finance à 92 000 dollars pour 12 mois, et 120 000 dollars pour 18 mois. L’Imperial College, classé au coude-à-coude avec l’ESCP au classement QS 2025 propose son MSc Finance à 47 500 livres sterling en 2025, soit environ 57 000 euros : le double du prix du MIF de l’ESCP.
De quoi laisser imaginer encore une large marge d’évolution pour les frais proposés par les écoles sur leurs Masters en Finance pour les prochaines années ? Réponse l’année prochaine !
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