Le baromètre 2025 des frais de scolarité des Bachelors des Grandes Ecoles de Commerce

Baromètre annuel des frais des Bachelors des Grandes Ecoles de commerce

Lorsque l’on s’intéresse aux programmes académiques des Grandes Ecoles de Commerce les plus recherchés sur Google, les Bachelors arrivent en pole position. Dans notre étude des programmes les plus recherchés sur Google, nous avions récemment montré que les Bachelors représentaient 34% de la recherche spécifique à un programme. 

Comme un symbole de cette vague immersive dans le monde de l’enseignement supérieur français, HEC ouvrait en septembre 2024 son premier programme Bachelor en partenariat avec la Bocconi. Cette ouverture sous la forme d’un partenariat et non l’ouverture d’un Bachelor en marque propre, bien plus qu’un détail, est un symbole de la concentration des enjeux stratégiques autour de ces formations de 3 ou 4 ans de plus en plus prisées des Grandes Ecoles, dans un contexte de marché de concurrence extrême et de course aux recrutement afin d’assurer une pleine autonomie financière.

Alors que certaines écoles n’hésitent plus à pricer certains de leurs programmes Bachelors plus chers que leurs Programmes Grande Ecole, nous avons décider d’établir un baromètre annuel des frais de scolarité des Bachelors, dans la continuité de notre baromètre des Masters en Finance. Quels sont les Bachelors les plus chers ? Quel atouts stratégiques et quels risques de marque autour de ces formations ? Quels coûts pour les étudiants, qui pour la plupart poursuivent par un Master ?

Le baromètre 2025 des Bachelors par frais de scolarité annuels : un atout stratégique indispensable pour les écoles

Le tableau ci-dessous présente le baromètre 2025 des Bachelors par frais de scolarité.

Attention : la majorité des frais concernent la rentrée 2025. Certaines écoles n’ayant pas encore mis à jour leurs tarifs pour 2025, ce baromètre sera susceptible d’évoluer très légèrement dans les prochains mois.

Afin d’établir ce baromètre, nous avons récupéré directement sur les sites des Grandes Ecoles les frais de scolarité des programmes Bachelors. Ces frais sont annualisés, afin de produire un tableau homogènes pour des formations qui peuvent durer 3 ou 4 ans selon les programmes.

Certaines écoles proposent un prix unique pour leurs programmes Bachelor, d’autres un prix pour les étudiants européens et un prix pour les étudiants non européens. Dans un soucis de cohérence, nous avons sélectionné : 

  • Les prix globaux lorsqu’aucun autre tarif n’était disponible ;
  • Les prix pour les étudiants de l’Union européenne lorsque disponibles.

Certaines écoles proposent plusieurs programmes Bachelors. Dans ce cas un arbitrage a été réalisé afin d’en représenter les principaux, ou d’en représenter uniquement le ou les plus chers.

Le baromètre 2025 des frais de scolarité des Bachelors
Baromètre 2025 des frais de scolarité des Bachelors en Grande Ecole de Commerce (données de décembre 2024)

Les bachelors : la panacée vers l'autonomie financière ?

Quels atouts derrière ces programmes en 3 ou 4 ans ? Sans surprise, les écoles aux marques les plus puissantes parviennent à capter la majorité des étudiants… et à afficher les prix les plus élevés pour leurs Bachelors. Les Bachelors permettent aux écoles de s’affirmer à l’international, tout en affichant des coûts pédagogiques moindres que les Master au Management car ils ne sont pas soumis aux mêmes contraintes académiques (moins de professeurs chercheurs notamment).

Certaines écoles n’hésitent pas à afficher des prix pour leurs Bachelors à des niveaux de prix équivalents voire supérieurs à ceux d’un Master :

  1. HEC domine encore un classement, avec son Bachelor HEC x Bocconi à 24 417 euros l’année (vs Programme Grande Ecole à 22 500 euros annuels en 2024).

  2. L’EDHEC suit avec le parcours Global Business de son BBA à 23 050 euros l’année (vs 19 960 euros pour son Programme Grande Ecole en 2025).

  3. L’ESSEC ferme le trio de tête avec son BSc avec Centrale à 20 600 euros l’année (vs 20 950 euros pour son Programme Grande Ecole en 2025).

SKEMA affiche un International BBA à 15 000 euros annuels, soit le prix annuel de son Programme Grande Ecole en 2019.

Ces prix élevés permettent une source de revenus en forte croissance pour les écoles (et une modification de leur structure de revenus), alors même que la quasi-totalité des Grandes Ecoles de Commerce ne touchent aucune subvention, dans un contexte de concurrence croissante et de besoins d’investissements croissants pour continuer à exister demain sur le devant de la scène de l’enseignement supérieur.

En 2023, les Bachelors représentaient environ 30% du chiffre d’affaires de l’ESCP. Du côté de HEC, seulement quatre mois après le lancement de la première promotion les requêtes Google liées au Bachelor représentent 1/3 des requêtes liées au Master in Management de l’école (1 200 requêtes moyennes mensuelles sur Google ciblant le programme Bachelor, contre 3 200 ciblant le MiM en moyenne ces 12 derniers mois au 22 décembre).

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La ruée vers les Bachelors : quel risque de marque pour les établissements ?

Certaines écoles jouent (à raison) sur leur puissance de marque (construite sur leur MiM, et leurs Masters pour les plus performantes) pour attirer les étudiants dans leur Bachelor, mais se refusent bien souvent à recruter leurs Bachelors dans leur MiM – signe d’exigences académiques hétérogènes.

Par exemple, l’ESSEC mentionne que 59% des étudiants de son Global BBA (accessible via le concours SESAME) poursuivent en Master, mais ne mentionne pas le MiM de l’école comme suite possible au BBA :

Site Internet de l'ESSEC - Bachelors
Capture d'écran du site Internet de l'ESSEC (page Global BBA, décembre 2024)

La situation est similaire à l’emlyon, qui donne des chiffres plus précis. 58,1% des diplômés du Global BBA d’emlyon poursuivent leurs études, dont plus de 60% dans des Masters of Science ou des Mastères Spécialisés d’écoles membres de la Conférence des Grandes Ecoles. En revanche, la poursuite au sein du Master en Management de l’emlyon n’est pas présentée parmi les options : 

Emlyon Bachelors
Capture d'écran du site Internet d'emlyon (page Employabilité après le Global BBA), décembre 2024)

La situation est peu ou proue identique pour d’autres Grandes Ecoles aux marques les plus puissantes (HEC, ESCP, EDHEC, etc.). En théorie, de véritables murailles de Chine bloquent l’accès au très prestigieux Master in Management, afin d’éviter toute porosité entre les deux programmes. Toutefois, dans les faits la majorité des étudiants en Bachelor poursuivent leur cursus par un Master of Science ou un Master Spécialisé, et peuvent se présenter à terme sur le marché de l’emploi comme “diplômé du Master de l’école XXX”, sous la marque unique de l’école le cas échéant.

Pour revenir sur la note introductive, notez qu’HEC n’ouvre pas son Bachelor en marque propre, mais sous un format partenariat, ce qui a l’avantage d’éviter toute confusion ou association possible entre son Bachelor et le Master en Management.

Face à pléthore de diplômes diversifiés proposés par les écoles et des employeurs pas toujours au fait des différentes exigences académiques de tel ou tel programme, comment dès lors évaluer le risque d’impact à long terme du développement des Bachelors sur la réputation des Masters en Management historiques et la puissance de marque des écoles ?

Il semble difficile d’identifier ce type de risque potentiel en s’appuyant sur les classements nationaux ou internationaux, dont aucun au monde ne prend en compte l’avis des employeurs sur les écoles dans leurs palmarès.

Des prix élevés à nuancer : zoom sur le coût étudiant dans le public

Les prix particulièrement élevés de certains Bachelors sont loin de concerner toutes les écoles. En ce sens, on peut rappeler quelques données chiffrées sur l’enseignement supérieur public afin d’avoir une base de comparaison et d’affiner l’interprétation du baromètre 2025 des Bachelors : 

À titre de comparaison, les Bachelors de notre baromètre proposés par les Grandes Ecoles de Commerce affichent un prix moyen annuel de 12 000 euros et un prix annuel médian de 10 500 euros.

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